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Sortie du 27 juin 2015 : Le château des Roures (07) La Bastide de Virac
Le château des Roure en Ardèche et un imprévu
« Reportage » du 27 juin 2015
Château des Roure
8 h00 rassemblement au parking de la Médiathèque de Crest 8h15 départ de notre petit groupe de 10 ( Jean Louis, Christine, Gilbert, Yvonne , Fernand ,Monique , Claude, Marie Claude , Jean-Marc et ? ) pour une journée de découvertes et d’émerveillements Initialement prévue pour la visite du Château des Roure et son atelier de tissage, avec pique-nique, elle se terminera par une « surprise » imprévue, et quelle surprise !
Premier arrêt à Villeneuve de Berg : visite du village assez rapide
Nous découvrons la maison natale d’Olivier de Serres, la statue d’Antoine Court, plusieurs maisons bourgeoises, de vieilles rues pittoresques, les vestiges des remparts avec ses tours, quelques très belles portes sculptées, le musée Art et Traditions (malheureusement fermé ce jour-là), l’église Saint Louis du 12è siècle, encore quelques vieilles boutiques du XIX° s, …)
Rappelons-nous par la même occasion un peu l’histoire de Villeneuve de Berg.
La ville a été fondé en 1284. La Protection Royale , exemption d’impôt amènent officiers royaux, commerçants et artisans. Durant la guerre de Cent Ans les remparts sont prolongés et haussés pour protéger la cité des bandes de pillards. Au XIVè siècle, Villeneuve de Berg riche et commerçante devient à majorité calviniste. Les fils du négociant de Serres joueront un rôle important ; Jean de Serres, élève de Calvin à Genève, pasteur, historiographe de Henri IV et son frère Olivier de Serres, non moins ardent huguenot, se livrera, sur les 150 ha de son domaine du Pradel, à une réflexion et une étude de la vie rurale s’appuyant sur l’expérimentation et la pratique. Il publie le résultat de ses recherches dans « Le Théâtre d’Agriculture et Mesnage des Champs » qui lui vaudra le renom de «1er agronome de France ». En 1670, La religion protestante, qui restait avant 1685 celle d’un tiers des habitants, devient clandestine. Le Villeneuvois Antoine Court réorganise les églises réformées, sans quitter la clandestinité. Il émigre à Lausanne et il deviendra, auprès des souverains européens, le porte-parole des protestants français. Il sera le formateur des pasteurs du « Désert ». Le XVIIIè siècle voit Villeneuve, siège d’une sénéchaussée et d’une maîtrise des eaux et forêts, est la capitale administrative et judiciaire du Bas-Vivarais, dépendant de l’intendance de Montpellier. Des grands procès, comme celui des « Masques Armés », s’y déroulent à la veille de la Révolution .Aujourd’hui, la vieille bastide royale a laissé la place à un bourg dynamique qui a connu un essor prodigieux depuis quarante ans.
Départ de Villeneuve de Berg . Nous remontons par une petite route tranquille et sinueuse la vallée de l’Ibie., en direction de Vallon Pont d’Arc. Nous saluons au passage à notre droite Rochecolombe (un vieux village), puis nous traversons l’Ardèche à vallon, direction La Bastide de Virac, notre but, le Château des Roure où nous arrivons à midi.
Premier objectif : lieu du pique-nique. Par chance nous trouvons de suite deux tables contiguës à l’ombre de cerisiers, malheureusement plus de cerises ! Rien de grave, apéritif tiré du sac et début des réjouissances ! Mais auparavant petit discours dont notre vice-président Fernand Maillefaux nous gratifie. Nos agapes se passent dans la joie et la bonne humeur, pimentées par un exploit de Monique (voir photo) qui se trouvait sûrement trop haut assise !
Fernand en pleine action
Monique dans une position périlleuse
Après le café et quelques digestifs nous attendons l’heure du rendez-vous avec la charmante guide du château.
Nous remontons le chemin entre les buis pour accéder au château qui surplombe le petit village de La Bastide de Virac.
Ce château conserve actuellement le souvenir de l’élevage traditionnel des vers à soie et des magnaneries du siècle dernier, mais aussi d’un atelier de la soie représentatif d’une famille huguenote avec des métiers authentiques animés
Imposante place forte de la fin du XIV° s et début du XV°s, déjà signalé au XI°s . La place du château des Roure est primordiale durant les Guerres de Religion. En 1628, le seigneur huguenot, Claude du Roure offre l’hospitalité au duc de Rohan et à ses hommes venus en Vivarais pour « rassurer » les populations huguenotes, mais dont les places fortes sont tenues par les catholiques. Après de courtes victoires, le duc de Rohan isolé en Cévennes, verra la soumission aux armées royales. En 1629, Louis XIII et Richelieu font raser les parties défensives du Château et les remparts du village. La révocation de L’Édit de Nantes (1685) entraînera en 1702 la révolte des Camisards qui verra la prise du château . En 1685, le Comte de Roure abjure la religion protestante et devient catholique. Il a appartenu à la famille de Pierre de Beauvoir de Grimoard du Roure jusqu’en 1825.
Après ce bref aperçu historique, revenons à la visite du château
Après avoir franchi le portail monumental, où nous sommes accueillis par une jardinière et des outils de forge, nous accédons dans la cour intérieure et la terrasse où des restaurateurs florentins, vers 1503, ont laissé leur gracieuse empreinte.
De là, après un arrêt au vestibule, nous arrivons à la galerie dont les murs sont tapissés d’anciens outils agricoles et artisanaux.
Ensuite par un escalier de pierre taillée, en colimaçon aboutissant à une galerie en surplomb, nous nous trouvons au premier étage, directement dans une pièce où une exposition sur l’élevage de vers à soie et une vidéo explicative nous dévoilent les secrets des magnaneries, les différentes étapes du ver au cocon.
A notre gauche une porte ouverte nous délivre l’intimité de la Chambre de la Comtesse avec ses linges de maison, lits d’adulte et d’enfant, berceau, châles, costumes féminins et nombre de vêtements d’enfant.
La Chambre de la Comtesse
Le lit de la Comtesse, même le visiteur fatigué doit s’abstenir !
Par une porte de communication nous débouchons dans la Grande Salle. Son caractère historique par le nombre de documents concernant les Guerres de Religion en Vivarais : Bibles, divers édits royaux sur les huguenots, leurs condamnations (maquette d’une galère et fers de galériens), etc imprègne l’atmosphère.
Outre cet aspect historique divers outils à filer artisanaux occupent un coin de la salle accompagnés d’une vidéo sur la sériciculture, alors que dans un coin opposé une vitrine sur tout un arsenal de chasseur du XVII° s attire l’attention.
Une table immense et une cheminée monumentale avec ses ustensiles de cuisine et de chauffage trônent dans cette salle
Au fond, à droite, une autre porte s’ouvre sur une chambre meublée sobrement où nous accueille le « duc de Rohan », plus vrai que nature, semblant s’interroger sur notre présence.
Le « duc de Rohan »interrogateur
Ne gênons pas plus longtemps ce pauvre duc ! Passons au 2° étage . Nous accédons au Chemin de Ronde qui nous permet une vue sur 360° et sur les toits du château et ses trois cheminées immenses, les toits des tours ( – les tours ont une curieuse terminaison avec un toit incliné,en octobre 1628 c’est la chute de La Rochelle.Les troupes royales avec Louis XIII arrivent en Vivarais,prennent et rasent Privas et défont les troupes de Rohan.C’est la paix d’Alès (Juin1629). En représailles les châteaux protestants sont rasés ou frappés d’infamie (leurs tours sont réduites de moitié et flanquées d’un toit incliné) – ,
Le village de La Bastide de Virac, les Cévennes et les toits de la bastide.
Après avoir profité au maximum de cette vue panoramique et la photo du groupe sur le chemin de ronde, nous redescendons dans le vestibule où nous nous dirigeons vers l’Atelier de la Soie. En cette salle nous découvrons la vie des protestants au temps de la soie, des métiers animés dont un métier de Vaucanson, filage, flottage, etc.. et une vidéo tournée dans les usines françaises encore en activité.
La salle de l’Atelier
Un auditoire très attentif
Pour finir cette visite, un détour par les « oubliettes » avec la compagnie de chevaliers en armure peu engageants et un pauvre fantôme gémissant. Surprise garantie !
S’achève la visite agréable et enrichissante de ce château
Mais……,
Rien n’est jamais fini ! Une idée à surgi !
Nous avions encore le temps et nous n’étions pas pressés. Alors nous avons décidé à l’unanimité : « allons visiter l’aven d’Orgnac, il est tout proche ! »
Et nous voilà partis, même après nous être trompés de route, nous sommes arrivés à temps pour la visite.
Et maintenant voilà l’imprévu : la surprise à couper le souffle, entre émerveillement et retour aux sources !
L’aven d’Orgnac
Au cœur d’un écrin de verdure, à deux pas des Gorges de l’Ardèche, l’Aven d’Orgnac sous l’épaisse forêt de chênes verts, l’aven va nous dévoiler ses mystères dans à un fabuleux voyage dans les profondeurs de la Terre et du Temps. Au cœur de véritables cathédrales souterraines, le guide nous convie à une descente spectaculaire dans la seule Grotte distinguée par le label Grand Site de France. « Tour de Pise », palmiers géants, piles d’assiettes, buffet d’orgues majestueux, draperies translucides, salles rouges… illustrent ce voyage merveilleux commenté par un guide passionné.
Tout d’abord un petit survol historique
Avant 1935, les villageois, chasseurs et bergers locaux connaissaient l’existence d’un gouffre près du village d’Orgnac et s’en servaient de dépotoir. Le 19 août 1935, au cours d’une exploration systématique des cavités situées au sud du canyon des gorges de l’Ardèche, une équipe de spéléologues dirigée par Robert de Joly arrive sur la commune. Conduits à l’entrée du gouffre par les villageois, c’est au moyen d’échelles de corde que les cinq spéléologues franchissent la verticale de 50 mètres du puits d’entrée. Une succession de découvertes fabuleuses avec des salles gigantesques et des formations cristallines de la plus grande diversité va représenter la découverte la plus exceptionnelle de sa vie d’explorateur. Cette première expédition durera 10 heures et permettra à Robert de Joly de mesurer la qualité exceptionnelle du site. Le soir même, il provoque une réunion extraordinaire du conseil municipal car la cavité se développe sous des terrains communaux et appartient ainsi à la municipalité d’Orgnac. La commune engage très vite les démarches en vue de l’aménagement de l’aven. Robert de Joly, nommé conseiller technique, en sera le concepteur et contrôlera les travaux.
A noter que le curé du village avait été descendu dans la caverne afin de voir s’il n’y avait pas le diable, le pauvre homme en est ressorti très vite !
La partie visitable est divisée en trois salles accessibles au public.
Après un film d’introduction illustrant la formation des cavités en Ardèche et les recommandations de se couvrir (température de 11° dans la caverne), les premières marches du tunnel d’accès plongent petits et grands dans une atmosphère singulière avant de découvrir des paysages souterrains à couper le souffle ! Le circuit aménagé et ses nombreux belvédères permettent une visite grandiose de l’Aven en toute sécurité.
La descente aux enfers ?
Invitation à la contemplation, l’Aven nous surprend par ses volumes gigantesques et la beauté de ses paysages souterrains où finesse des cristallisations et richesse des concrétions s’entremêlent.
Lorsqu’à –50 m nous pénétrons dans la première salle, la salle Robert de Joly, c’est l’étonnement : 10 000 m² de reliefs s’offrent au regard !
Nous pouvons voir l’ouverture par laquelle Robert de Joly et son équipe de spéléologues ont pénétrés dans la caverne. En dessous de ce dernier, on retrouve un tas d’éboulis dû aux chutes du puits ; ce tas est composé de cailloux, de terre, de feuilles et de restes visibles d’animaux (crânes et os). Ce tas est lié à de chutes accidentelles d’animaux principalement. Les chercheurs ont même retrouvé des squelettes de rennes et de bisons dans ce tas. L’urne funéraire de Robert de Joly est placée dans cette salle aux proportions gigantesques.
Toute notion de distance devient relative sous des plafonds atteignant jusqu’à 30 mètres de hauteur !
Les concrétions sont ici d’une profusion et diversité remarquable entre gigantisme et extrême finesse. Décryptées par un guide passionné, les mystérieuses formes de la caverne transportent dans un monde féerique d’où jaillissent Tour de Pise, forêts de piles d’assiettes, palmiers géants dont les pétales sont nés de l’éclatement des gouttes d’eau et l’emblématique Pomme de pin culminant à plus de 11 mètres de haut.
Au gré des mises en lumière, le guide nous entraîne vers la Salle du Chaos à – 100 mètres, la visite dévoile le patient travail de l’eau qui a sculpté la roche calcaire et façonné un chef d’œuvre grandiose aux teintes diaphanes, pourpres, ocres et brunes. Après l’enfoncement des eaux souterraines, la voûte a commencé à s’effondrer donnant naissance aux volumes géants de l’Aven d’Orgnac. Des blocs se sont accumulés dans la partie la plus profonde de la grotte et certaines stalagmites qui ont « poussé » sur ces derniers blocs sont vieilles d’environ 15 000 ans. De délicates draperies tombent le long des parois sous l’effet du lent ruissellement des gouttes d’eau. Constituées de calcite, elles sont naturellement blanches, parfois translucides, d’une finesse ne dépassant pas quelques millimètres…
Au terme du circuit aménagé, la Salle Rouge à –121 m nous découvrons la galerie originelle creusée par la rivière souterraine qui s’écoulait ici, il y a environ 6 millions d’années. Les traces de corrosion sur les parois témoignent de l’histoire ancienne de la grotte rythmée par plusieurs périodes de remplissage jusqu’à son assèchement. Des piliers colossaux se sont ensuite formés, plantant le décor du spectacle son et lumière final qui sublime la majesté d’une nef grandiose, un instant de poésie pour un souvenir impérissable !
Et pour finir, des ascenseurs nous ramènent sans effort en quelques secondes de –121 m à la lumière du jour.
Voici quelques photos pour vous donner l’envie de découvrir l’Aven d’Orgnac, si vous ne l’avez déjà visité !
la Pomme de Pin et …
… un détail de la« Pomme de Pin »
La «langue»
Des draperies multicolores et une forêts de stalactites….
Voilà le récit de cette balade alors si vous avez des idées pour l’année prochaine, n’hésitez pas et proposez. Toute idée est la bienvenue.
Claude Grangeon