Ces marques alimentaires disparues …
Trop petites, trop âgées ou dépassées par la concurrence, des milliers de marques alimentaires et ménagères sont retirées chaque année du marché.
Ambassadrices de leur temps elles sont souvent restées imprégnées au fond des mémoires collectives, l’occasion pour nous de redécouvrir les plus fameuses d’entre-elles.
Certains produits nous manquent car ils ont longtemps accompagné notre jeunesse et il y a comme un petit goût qui manque à nos papilles.
je vous propose de nous replonger dans le passé et de nous rappeler ces quelques marques qui ont fait partie de notre quotidien et puis s’en sont allées…
Biscuits Gondolo
C’est en 1843 que Paul Gondolo créa une fabrique artisanale de gaufrettes et gressins. La société sera rachetée en 1896 par deux des très connus frères Belin (Camille et Raymond), associés à la société Normand.
Ils feront faillite 3 ans plus tard en 1901. La société sera a nouveau rachetée, cette fois-ci par Lucien Mirand en 1902, alors que cette année-là, le 3ème frère Belin, Gustave, crée la société éponyme Belin à Bagnolet.
En 1903, Lucien Mirand ouvre une usine à Saint-Maurice en banlieue parisienne puis déménage à nouveau en 1922 pour Maison Alfort où sont installées de nombreuses biscuiteries, dont l’Alsacienne, les biscuits Brun, la biscuiterie Léon.
L’entreprise deviendra une des plus importantes de France avec 1000 employés. En 1961 elle sera rachetée par l’américain Nabisco, déjà propriétaire de la marque Belin, qui fusionnera avec Gondolo en 1965 . Mais en 1975, la fermeture de l’usine à Maison Alfort entraînera la disparition de la marque Gondolo . Un projet de relance de la marque a débuté en 2015
Le slogan était : « Gondolo, le biscuit qu’il vous faut ».
Vache Grosjean et la Vache Sérieuse
La Vache Grosjean est une marque de fromage fondu, commercialisé sous feuille d’aluminium en portions individuelle. En 1926 la société Grosjean lance un produit de fromage fondu alors appelé « La vache sérieuse », son slogan était alors : « Le rire est le propre de l’homme ! Le sérieux celui de la vache ! La vache sérieuse. On la trouve dans les maisons sérieuses »
La société GrosJean, créée par Jean Marc, perdit son procès en contrefaçon contre « La vache qui rit » en 1955, et dut changer son nom en 1959 à la suite de la décision de la cour d’appel de Paris, depuis ce produit est commercialisé sous le nom Vache Grosjean.
La vache qui rit
« La vache qui rit » est une marque commerciale désignant un mélange de fromages français et d’un fromage britannique fondus de fabrication industrielle, du groupe Bel.
Créée en 1921, par Léon Bel, cette marque de fromage de type tartinette est connue pour sa boîte ronde illustrée qui représente une vache hilare portant des boucles d’oreille constituées de boîtes de vache qui rit mises en abyme. Connue dans le monde entier, La vache qui rit a également inspiré de nombreux médias, notamment chez les dessinateurs et affichistes.
Historiquement, La vache qui rit est l’une des premières marques de fromages industriels ; elle a été créée à une époque où ce domaine d’activité était encore largement artisanal ou de production fermière. Très longtemps associée à un seul produit, la marque La vache qui rit est devenue une marque.
La Roche aux Fées
Elle a été créée en 1935 par Pierre et Marie Saulais. Son nom vient d’un site mégalithique du même nom (un dolmen en forme de couloir) situé en Ille-et-Vilaine près de Rennes dans la commune d’Essé. La Roche aux Fées était la première marque sur le secteur des produits laitiers en France dans les années 60, elle avait une très forte renommée. Elle fut cédée en 1965 par ses fondateurs à Unilever, la multinationale anglo-néerlandaise. Elle a fusionné avec Chambourcy en 1988 et a disparu des rayons frais en 1989. Chambourcy a elle-même été avalée par le groupe Nestlé en 1996. Lors de ce rachat, La Roche aux Fées et Chambourcy ne disparurent pas complètement. Elles restèrent inutilisées jusqu’en 1999, date à laquelle une société bordelaise (CBSA) racheta ces deux marques à Nestlé. Elles réapparurent dans les étalages (avec les Marron’suis notamment). Cependant, Nestlé ayant imposé à CBSA des clauses de non-concurrence très strictes sur les deux marques, l’entreprise fit faillite en 2002. Dernièrement la société Agrial voulait relancer La Roche aux fées en 2015.
Bouillon Kub
Le bouillon cube ou cube de bouillon fut inventé dans les années 1880. Au début il s’agissait d’extrait de viande. En 1908 Julius Maggi commença sa commercialisation de bouillon dans sa forme de cube, produit déshydraté.Le brevet bouillon Kub pour sa présentation en forme de cube fut déposé en France le 14 novembre 1907. La marque ci-contre qui consiste en un paquetage en carton, replié en forme de cube, est destinée à distinguer un bouillon solide. Actuellement, Maggi vend chaque année environ 40 millions de cubes rien que sur le marché allemand. S’y ajoutent les produits des autres marques, comme Knorr, OXO.
Amieux
Suivant leur père Maurice, colporteur venu du village alpin de Villar d’Arêne pour être « confiseur de sardines » dans le Morbihan, Jean-Maurice et Emile Amieux fondent en 1866 les établissements Amieux Frères, une sardinerie qui se distinguera des autres par son art de la réclame (le marketing de l’époque) et son organisation agroalimentaire remarquable. Une logistique idéale (usines à proximité des lieux de pêche), une réputation fondée sur la qualité et une publicité déjà omniprésente… Amieux Frères fournit dès 1890 12 millions de boites de sardines par an grâce à ses 11 ateliers de production. C’est la première marque française de sardines, 25 ans après sa fondation.
En introduisant une petite fourchette dans ses conserves, Amieux réussit un coup de maître: allier praticité pour le consommateur, et différenciation par la marque. Amieux, c’est « la conserve à la fourchette »; pratique et simple, cette fourchette sera reprise dans les slogans et visuels de la marque, un vrai leitmotiv.A partir de 1900, la maison Amieux Frères entame la diversification de son activité: confitures, chocolats, moutardes, saumures, pâtés,…La production s’étend de Nantes à Périgueux en passant par Paris. Amieux capitalise intelligemment sur son nom incontournable dans la sardine pour vendre des produits alimentaires plus sophistiqués, que commencent à demander les consommateurs des Temps Modernes.Toujours réputée, Amieux « vieille société nantaise spécialisée dans la conserverie, et honorablement connue » selon la CANA, Coopérative Agricole d’Ancenis, est acquise par cette dernière en 1968. Le projet de la coopérative est clair: se doter d’une vraie marque pour valoriser les nouveaux produits de ses adhérents, notamment dans le secteur viande. En 1973, la CANA est absorbée par Buitoni (groupe Nestlé), et Amieux est alors utilisé pour des plats préparés « révolutionnaires » promus dans des spots TV. Mais la logique de marque de Nestlé amène le groupe à éclipser Amieux au profit d’autres marques (Buitoni, Findus), le marché se concentrant.
Olida
Olida, maison fondée en 1855 par Ernest Olida, est une société industrielle et commerciale, leader en charcuteries et salaisons, présente dans l’industrie de la viande et de la conserve. Une boutique de spécialités gastronomiques est ouverte au Palais Royal en 1855, puis rue Drouot, à Paris. La première usine voit le jour en 1896, à l’angle des rues Victor Hugo et Baudin, à Levallois-Perret. Le développement de l’entreprise s’accélère dans les années 1950 avec le rachat des saucissons Loste à Saint-Symphorien-sur-Coise, des conserves de légumes d’Épinay-sur-Seine, des Jambons d’York… En 1967, Olida fusionne avec Caby. En 1971, l’entreprise lance la marque Cochonou. En 1972, Gérard Gorcy crée au sein d’Olida la filiale Gorcy, spécialisée dans la distribution d’entrées surgelées aux circuits spécialisés, notamment sous la marque Marie. Marie devient une marque grand public vendue dans les supermarchés en 1983, et investit le rayon des plats préparés vendus au rayon frais en 1989, avant d’être revendue au groupe Saint Louis. En 1992, le groupe agroalimentaire vendéen Fleury Michon basé à Pouzauges en Vendée, ex-filiale du groupe Olida Caby, rachète l’entreprise Olida à la holding financière dirigée par le promoteur Christian Pellerin. L’acquisition double la taille de Fleury Michon et lui donne la position forte qu’avait Olida sur le marché pour des saucissons secs, les jambons cuits et crus, la charcuterie, les salaisons, etc. Le nouveau groupe dépasse ainsi un certain nombre de concurrents, y compris Herta, la filiale de Nestlé. Cependant Olida, perdant presque un million de francs par jour, manque de faire couler Fleury Michon. À cause des opérations déficitaires d’Olida, les pertes de Fleury Michon sont montées à environ 300 millions de francs moins d’une année après l’acquisition. Yves Gonnord, PDG de Fleury Michon, est alors forcé d’admettre, au magazine Capital: Nous ne nous sommes pas rendu compte qu’aucune synergie n’était possible entre nos deux sociétés. En 1993, le Groupe Fleury Michon vend l’unité Olida d’Illkirch-Graffenstaden, spécialisée dans la charcuterie pré-emballée, à Herta, puis cède le pôle saucissons, avec ses marques Cochonou et Calixte (Groupe Reybier), au groupe Aoste. Fleury Michon réorganise ses opérations pour se concentrer presque exclusivement sur ses plats cuisinés et des produits repas. Fleury Michon fait “basculer” les jambons et autres charcuteries préemballées Olida sous la marque Fleury Michon et devient le n°2 sur le segment du jambon libre-service.
L’Alsacienne
L’Alsacienne est une marque de biscuits français, qui au fil des ans a disparu sous la marque LU. Après avoir appartenu un temps au groupe agroalimentaire français Danone, elle fait depuis 2007 partie du groupe américain Kraft Foods. La marque possédait une forte identité visuelle grâce à son logo de jeune femme à coiffe traditionnelle alsacienne, « la petite Sophie »et le fameux slogan « Si l’Alsacienne a de grandes oreilles, c’est pour mieux écouter les gourmands » . Elle a gagné sa notoriété avec des marques de biscuits tels que Chamonix orange (créés dans l’entre-deux-guerres), Langues de chat, Résille d’or (sorte de gaufrettes) ou encore Petit-Exquis (inspiré du Petit Beurre), Palmito (palmiers) et des barres chocolatées comme Choco prince
En 1904, un fabricant de biscuits parisien Georges Chauvreau commercialise ses produits régionaux sous un emballage où figurait le portrait d’une jeune Alsacienne (la jeune Sophie) en costume traditionnel. Ce portrait avait une signification particulière à l’époque, il rappelait aux Français cette province perdue par leur nation à la suite de la guerre franco-allemande de 1870-1871.
1907, association avec Paul Thèves et René Dupuy-Fromy et création de la biscuiterie Société G. Chevreau et Cie.
1936, rachat de l’ancienne biscuiterie Laporte–du Moulmin d’Ars à Bègles et agrandissement des locaux.
1939-1945, l’usine se consacra à la fabrication de biscuits caséinés (à base d’albumine de lait) distribués dans les écoles et de pains de guerre destinés aux prisonniers.
1968, l’entreprise Brun s’associe avec LU, 3 Chatons, Saint-Sauveur, Rem et le biscottier Magdeleine pour fonder le groupe LU-Brun & associés. Fermeture du site de Maisons-Alfort.
1978, création de Général Biscuit France avec L’Alsacienne, Heudebert, LU, Brun et associés. Redistribution des produits par marque.
1987, le Groupe BSN (Boussois-Souchon-Neuvesel, futur Danone) rachète Général Biscuit.
1994, fusion de L’Alsacienne et Belin.
2007, le groupe Kraft Foods rachète la branche biscuits de Danone.
De l’aventure industrielle de L’Alsacienne, il ne reste plus que le site de Cestas encore en activité sous le nom de LU.
le Coco Boer
Le Coco Boer est une friandise à la réglisse, se présentant sous la forme d’une poudre destinée à être ajoutée à l’eau pour la préparation d’une boisson hygiénique. Il a été créé en 1902 par Jules Courtier, pharmacien au Pouzin en Ardèche. Son nom a été choisi en référence à la guerre des Boers qui alimentait les conversations de l’époque.
La production s’est arrêtée dans les années 1970. Une tentative pour relancer le produit en 1999 n’a pas été poursuivie, car la poudre s’agglomérait assez rapidement.
Depuis fin 2012, Coco Boer est de nouveau commercialisé
Le réglisse Zan
Le Zan est un nom propre que l’on utilise pour désigner de la confiserie à l’extrait de réglisse, généralement présenté sous forme de tablette, de pain ou de petits bâtonnet durs, à croquer ou sucer. Ce mot provient de l’entreprise française Zan fondée à la fin du XIXe siècle, rachetée par Ricqlès en 1970, puis par Haribo en 1987.
La fondation des usines de réglisserie Zan est liée au développement de la culture de la réglisse dans cette région, qui s’est accentuée quand la culture du vers à soie connut une récession. Des industriels des régions lyonnaises et du Dauphiné ont alors investi dans le Gard où se trouvaient déjà des infrastructures. C’est ainsi que le banquier et tanneur Henri Lafont rachète en 1856 un ancien moulin à papier fondée par Daniel Gentil en 1770, devenue une usine d’impression sur étoffes en 1852 et une amidonnerie. Lafont cède, en 1863, à ses deux gendres, Henri Abauzit et Léonce Vincent, la propriété des lieux pour en faire un atelier de fabrication de suc de réglisse. La direction de l’usine est confiée à Alphonse Perdrix. En 1873, la société Abauzit, Perdrix et Aubrespy est formée : ce dernier est Paul Aubrespy, le gendre d’Abauzit. En 1882, une scission a lieu et l’usine prend comme raison sociale Abauzit & Aubrespy, réglisserie. Les produits se présentent sous la forme de petites boules ou perles noires (un mélange de suc de réglisse et de gomme arabique) et de bâtons pur suc.
En 1884, la marque Zan est déposée. En 1892, l’ancienne usine de La Californie (ou du moulin de Gentil) est fermée au profit d’un nouveau bâtiment, situé au Pont des Charrettes, toujours à Uzès.
La légende veut qu’un jour, Aubrespy aurait entendu un enfant demander à sa mère une confiserie à la réglisse, en zozotant : « Z’en veux, Maman, donne-moi-z’en ! ». Le directeur dépose alors la marque Zan, en 1884. Certaines publicités Zan déclineront à leur tour la petite phrase d’enfant : « Donne moi ZAN » ou d’autres jeux de mots comme « Goutez Zan ». Zan fabriquait différentes sortes de confiseries à la réglisse avec divers arômes, sous la forme de pastilles, en poudre… La plus connue est certainement la tablette Zan.
Au tournant du XXe siècle, le produit phare est le « bâton à sucer » entièrement composé d’extrait de réglisse et dont l’extrémité, aplatie, était marqué « Zan suc pur » : ce produit a totalement disparu. Une petite boîte de couleur rouge, en carton ou métallisée, contenant de petits bâtonnets noirs appelés « pastille », fut également commercialisée à cette époque. Les tablettes de forme rectangulaire et plate, vendues sous pochettes, étaient appelées « petits pains ».
La société prend le nom collectif de Teissonnière-Kreitmann en 1912, puis fut refondée sous la forme SARL Réglisse Zan en 1927. Elle fusionna avec la société Ricqlès en 1970 (qui avait acquis en 1962 la société Carénou & Tur, fondée à Moussac, rachète la société Florent en 1975, avant d’être rachetée par Haribo en 1987.
La plupart des produits Zan sont aujourd’hui fabriqués par Haribo : cette multinationale laisse son usine d’Uzès développer sa propre gamme et l’on assiste à un retour de commercialisation de ces produits, visant probablement le marché des nostalgiques. Il en existe aromatisé à l’anis (emballage rouge) ou à la menthe (emballage vert). Autrefois, il était également proposé aromatisé à la violette.
Biscuits Brun
En 1885, Pierre-Jean-Félix Brun, négociant en grain, fait construire une biscuiterie avenue de Vizille à Grenoble, pour produire leur spécialité : le pain de guerre ou biscuit du soldat. Pendant la guerre de 14, il fallut étendre l’installation pour faire face à la demande (La Biscuiterie Brun fournissait notamment l’armée Française) et a pris place avenue Ambroise-Croizat à Saint-Martin-d’Hères près de Grenoble. En 1915, Gaétan Brun succède à son père à la tête de la société. Il prépare la fin de la guerre en diversifiant la production. Ainsi sont créés des biscuits fins : le Petit Brun extra et le Thé Brun. Gaétan Brun décède en 1923. Il laisse une entreprise de 1 500 employés, produisant 40 tonnes de biscuits par jour. Claire Darré-Touche, sa légataire universelle, prend sa place. Elle substitue les fours électriques aux fours à gaz, introduit l’aluminium dans les emballages et mène une politique de communication volontaire. Elle fait notamment construire une biscuiterie de démonstration pour l’Exposition internationale de la Houille blanche et du Tourisme de Grenoble. Cependant survient la guerre et l’occupation. À la libération la dirigeante se réfugie en Suisse en raison de ses liens avec la famille Pétain. Mise sous séquestre, son entreprise lui est restituée par décision judiciaire en 1947. L’hostilité de la population, et d’abord de ses salariés, l’incite à vendre l’affaire en 1950.
Dans les années 1960, avec une production journalière de 100 tonnes. Brun devient la première biscuiterie européenne et en 1968 est retenu comme sponsor officiel des Jeux olympiques de Grenoble.
Pour faire face à la concurrence européenne, toujours en 1968, la biscuiterie fusionne avec cinq autres pour donner naissance au groupe « Lu, Brun et associés ». Mais l’activité décline. Le site de Reims est privilégié. Et le 31 décembre 1989, l’entreprise grenobloise ferme définitivement ses portes. Il reste de cette aventure industrielle le « Petit Brun extra », un biscuit géré par le groupe BSN, aujourd’hui Danone.
Biscuits et Biscottes Gringoire
La légende dit qu’en 992 Saint Grégoire est arrivé d’Arménie avec la recette d’un gâteau à base de miel et d’épices. De cette légende sont nés en 1817 à Pithiviers. des produits commercialisés sous les marques Gringoire et Grégoire. Par la suite, il n’est resté que Gringoire. En 1922, Gringoire est cédé à la Pillsbury Company, une entreprise agro-alimentaire américaine. En 1976, Gringoire fusionne avec Brossard. La marque disparaît en 1994.
Les pâtes Milliat frères
Après la guerre de 1939-1945, l’entreprise Milliat frères (fondée en 1929) installe une usine à Nanterre pour remplacer celle de Lyon, détruite en 1944. La société Milliat frères, qui dispose de plusieurs autres usines à Lyon, Montauban, Thonon, Nancy, Vineuil et qui a racheté plusieurs entreprises, devient en 1970 le troisième producteur français de pâtes alimentaires. Au cours des années 1970-1971, le groupe laitier Gervais-Danone fusionne Milliat frères et Panzani, numéro un de la profession. En 1973, le groupe BSN reprend l’ensemble
Pâtes Rivoire et Carret
C’est en 1860 que deux cousins lyonnais, Claudius Rivoire et Jean-Marie Carret, unissent leurs noms et créent la première marque française de pâtes. Ils deviennent alors les véritables inventeurs de la pâte moderne française. Jusqu’alors vendues en vrac chez l’épicier, les pâtes sont proposées dans un paquet avec poids net garanti et sous le nom d’une marque pour laquelle on fait de la réclame. Des paquets reconnaissables à leur emballage bleu et aux 3 étoiles rouges, suggérant un label de qualité supérieure. Ses pâtes ne sont pas faites de blé tendre mais de semoule de blé dur : le séchage n’est plus à l’air libre mais à l’air chaud, d’où une meilleure conservation.
En 1960, au plus fort de sa production, la société produit 60 millions de kilos de pâtes par an1.
En 1968, en prévision de l’ouverture du Marché commun, et voulant devancer l’arrivée des grands groupes européens comme l’Italien Barilla ou l’allemand Birkel sur le territoire français, la famille Carret propose à la famille Cartier-Millon, propriétaire de la marque de pâtes Lustucru, un rapprochement. Ainsi voit le jour en 1968 une holding à deux filiales, Rivoire & Carret et Lustucru2, chacune détenant respectivement 58 et 42 % des actions, ces dernières étant réparties entre 32 actionnaires familiaux.
La société est reprise par le groupe Lustucru en 1971, la marque Rivoire et Carret disparaît en 2000.
Fin 2002, Pastacorp, société créée par la famille Skalli, rachète les activités pâtes sèches et semoules de Lustucru et prend le risque en 2006 de relancer la marque Rivoire et Carret qui bénéficiait encore d’une très forte notoriété.
Le chocolat Cémoi
Cémoi était une chocolaterie française créée en 1920 dans la rue Ampère à Grenoble par Félix Cartier-Million.
Félix Cartier-Millon se fâche avec son père, fondateur de Lustucru, et perd sa place dans l’entreprise familiale. Il est recruté par Aimé Bouchayer, propriétaire de chocolat Dauphin, pour structurer sa nouvelle fabrique située rue Ampère, à Grenoble. Mais après que les armées américaine et française eurent retiré leurs promesses d’achat de chocolat, l’entreprise se retrouve rapidement dans une situation financière délicate, ce qui contraint Aimé Bouchayer à vendre l’usine à Félix Cartier-Millon. Celui-ci en fera une marque de chocolat de renom : Cémoi.
Par la suite, Pierre Cartier-Millon, le fils de Félix, et ses propres fils reprennent en main cette entreprise. Ils emploieront jusqu’à 500 personnes.
Mais avec l’évolution du cours du cacao et après avoir raté le virage de la grande distribution, l’entreprise dépose le bilan en 1970 et sera définitivement liquidée en 1973, après plusieurs procédures et les droits à la marque ont été repris en 1981 par Cantalou qui les utilise depuis 1989 pour l’ensemble de sa production
En 1981, Cantalou acquiert de nombreuses enseignes, dont Cémoi, et décide en 1989 de faire de Cémoi sa marque phare.
Les années 1980 confirment cette tendance aux acquisitions. Entre 1981 et 1984, le groupe rachète six chocolateries en Europe : les trois marques françaises Aiguebelle, Pupier et surtout Cémoi, dont il emprunte le nom commercial pour se rebaptiser.
Chocolat Menier
C’est Jean Antoine Brutus Menier qui fonde en 1816, l’entreprise chocolatière qui porte son nom. Celle-ci, installée à l’origine dans le quartier du Marais à Paris (rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie), vend des produits pharmaceutiques et des médicaments à base de chocolat aux vertus thérapeutiques.
En 1825, la firme déménage à Noisiel, sur le site de l’ancien moulin seigneurial. En 1836, elle est la première à créer la tablette de chocolat. En 1867, Emile-Justin, fils d’Antoine Brutus Menier, décide de recentrer son usine sur la fabrication de chocolat. C’est aussi le moment de l’essor de la production et des effectifs de l’entreprise qui passent de 50 ouvriers en 1856 à 325 en 1867 (ils seront plus de 1 500 dans les années 1950).
Le moulin est conçu par l’architecte Jules Saulnier et construit (1869-1872) par l’ingénieur Armand Moisant. C’est l’un des premiers bâtiments au monde à structure métallique apparente. Il est aussi caractérisé par les motifs de sa façade en briques émaillées.
À la mort d’Emile-Justin, en 1881, ce sont ses fils, Gaston, Albert et surtout l’ainé, Henri, qui assurent les destinées de l’entreprise familiale. La fortune des Menier est telle, que Henri Menier, qui est par ailleurs maire de Noisiel, consacre une grande partie de son temps et de son argent à ses deux passions que sont le yachting et la course automobile. En 1895, il achète même l’Île d’Anticosti dans le golfe du Saint-Laurent au Canada pour en faire une réserve privée de chasse et de pêche et y fonde Port-Menier. En avril 1913, il acquiert le domaine et le château de Chenonceau qui, à sa mort, au mois de septembre suivant, est transmis à son frère Gaston, qui revend l’île d’Anticosti à une compagnie forestière canadienne en 1926. La chocolaterie cesse d’innover tandis que débute la Première Guerre mondiale. Gaston meurt en 1934, ses fils Georges, puis Jacques, lui succèdent, mais le Front populaire, fait perdre la mairie de Noisiel à la famille en 1938.
Après la Seconde Guerre mondiale, la firme commence à décliner, concurrencée par les barres chocolatées venues des États-Unis. Un an après la mort d’Hubert Menier (le troisième enfant de Georges) survenue en 1959, l’entreprise est contrainte de fusionner avec la société Rozan qui rachète la firme dans sa totalité en 1965. Deux ans plus tard, Antoine, le frère ainé d’Hubert et qui était cogérant de l’entreprise depuis 1953, meurt sans enfant à Paris, le 12 août 1967 à l’âge de 62 ans.
En 1971, Menier est rachetée progressivement par Rowntree Mackintosh (créateur des célèbres Smarties en 1937 et de la barre Lion en 1976) laquelle est acquise à son tour en 1988 par Nestlé. Le Moulin Saulnier est classé Monument historique en 1992.
Depuis 1996, le site Menier, au bord de la Marne, est le siège de la division pour la France de Nestlé.
La marque Menier subsiste encore grâce à ses tablettes de chocolat pâtissier, ainsi qu’au chocolat en poudre, mais elle n’est plus guère mise en avant, notamment parce que la marque n’est connue que sur le marché français.
Chocolat d’Aiguebelle
En 1869 que fut créée la Chocolaterie attenante au monastère à Montjoyer. Des succès inespérés ont couronné les premiers efforts et ne 1885, Albert Lévèque, frère trappiste, dépose la marque des « Chocolats d’Aiguebelle » au Greffe de Montélimar. Un an plus tard, il forme avec M. Boyet une société « Lévèque Boyet et Cie » qui exploite la marque jusqu’en 1891.
La Société Anonyme « Chocolaterie d’Aiguebelle » entièrement laïque est constituée en 1891 et commence la construction de l’usine de Donzère. Celle-ci a reçu depuis de vastes développements et ses installations perfectionnées lui permettent de produire le vrai chocolat, à la fois hygiénique, d’un goût et d’un arôme exquis, ainsi qu’une gamme variée des articles exigés par le consommateur.
Parmi ces produits, nous citerons en plus des chocolats à croquer et à cuire :
– les chocolats superfins au lait (Lactocrème) et les croquettes de chocolat fondant (Kaocrème) dans lesquels n’entrent aucune crème qu’une crème véritable de chocolat supérieurement raffinée ;
– les chocolat superfins au lait et à la noisette (Lactonoisettes) ;
– les bouchées de chocolat au café (Bymoka) ;
– les bâtons de chocolat fondant Mariza (chocolat, miel et amandes) et Sélection (chocolat parfumé au café ou à l’orange) ;
– les cacaos purs en poudre, ou sucrés ;
– les petits déjeuners (Caobel) ;
– la confiserie au chocolat (Malakoffs, Rochers, Bouchées, Nougats) ;
– les dragées, etc., etc..
L’Antésite
L’Antésite est un concentré à base de réglisse, créé en 1898 par Noël Perrot-Berton, apothicaire à Voiron (Isère), qui entendait ainsi lutter contre l’alcoolisme chez les cheminots et sur les chantiers. Dilué dans de l’eau, à raison de 10 gouttes pour un verre, il donne une boisson désaltérante. Sans sucre ni édulcorant, Antésite existe en plusieurs parfums.
Depuis l’origine, le site de production et siège social de l’entreprise est installé à Coublevie (Isère), près de Voiron.
Le Viandox
Il a été mis au point selon un procédé originellement inventé par Justus von Liebig. Équivalent de l’extrait de viande soluble OXO inventé en 1899 pour le marché britannique, le Viandox est lancé au début des années 1920 en France par la filiale française de la LEMCO, la Compagnie française des produits Liebig (Aubervilliers-La Courneuve). Il se présentait sous forme soluble ou liquide.
Il est aujourd’hui produit par l’entreprise Unilever qui le commercialise sous la marque Knorr.
Les lithinés
Les lithinés donnaient du relief à l’eau du robinet qui arrosait nos repas quotidiens. L’objectif était initialement médical. Les lithinés du Dr Gustin, les plus connus, étaient strictement distribués en pharmacie. Ils avaient la réputation de soigner la goutte et les rhumatismes.
Les lithinés se présentaient dans des boites de douze sachets en papier. Les boites étaient en carton jusqu’à ce que la marque O’Bull les modernisent dans une boîte en plastique transparente, laissant apparaître des sachets d’un vert fraîcheur parsemés de bulles prometteuses d’une eau soudain devenue vivifiante.
O’Bull fut imitée par les Seltinés dont la boîte également en plastique permettait à nos grands-pères de classer ses vis, ses clous et autres boulons et de les ranger fièrement sur des étagères. Une ou eux boîtes ont franchi les années avec leurs vis d’époque témoins de la solidité des boîtes de lithinés.
Mais si les boîtes témoins de leur passé, sont aujourd’hui un indéniable succès, les lithinés avaient un objectif : débanaliser l’eau du robinet en compensant une très probable odeur de Javel par un très caractéristique goût chimique, dissimulé dans d’innombrables bulles salées. Le tout donnant à l’ordinaire un succédané d’eau minérale gazeuse bienfaitrice.
Il suffisait pour fabriquer ce savant breuvage, de verser très délicatement le contenu d’un sachet dans un litre d’eau et de refermer la bouteille plus vite qu’il ne faut de temps pour le dire, afin que la poudre magique n’émoustille pas trop l’eau et ne fasse déborder de la bouteille le liquide transfiguré.
La bouteille devait êtret dotée d’un mécanisme de fermeture équipée d’une armature métallique supportant un bouchon en céramique (après ce fut en plastique) qui se collait hermétiquement à la bouteille grâce à un collet en caoutchouc rouge lorsqu’on la refermait. Un peu comme le champagne ! sauf que la bouteille était souvent la récupération d’un litre de bière ou de limonade , bien nettoyée. Pour assurer une parfaite émulsion des lithinés dans l’eau, il convenait de mettre la bouteille au frais et de ne la boire que quelque temps plus tard, le lendemain par exemple.
Pschitt
Pschitt est une boisson gazeuse aromatisée à l’orange ou au citron créée en 1954 par le groupe Perrier Vittel SA et lancé en 1955 accompagné d’un slogan du même auteur : « Pour vous, mon cher ange, Pschitt orange, et pour moi, garçon, Pschitt citron ». En novembre 1998, l’activité Pschitt est reprise par la société Neptune du groupe Castel. En 2005, 50 ans après sa création, la marque disparait
Le nom du soda provient du slogan créé par Jean Davray en 1946 : « Perrier l’eau qui fait Pschitt ».
Bière Dumesnil
En 1840, Georges Dumesnil achète la brasserie artisanale du Marché aux chevaux fondée le 27 fructidor An IX (rue Duméril, Paris XIII. Il fait l’acquisition en 1880 d’anciennes carrières, rue Dareau, Paris XIV. Peu de temps après, toute la production est centralisée rue Dareau.
En 1956, est rachetée la brasserie Richard Frères et la brasserie emménage sur son nouveau site de production, à Ivry-sur-Seine (dans le Val-de-Marne). le site rue Dareau ferme en 1962.
En 1969, Kronenbourg rachète la brasserie. Le site d’Ivry est fermé en 1978, et détruit en 1982.
Les vins Margnat
Le vin Margnat désigne un vin de table largement commercialisé et distribué en France pendant l’après-guerre.
L’entreprise Margnat, fondée dans les années 1890 par Edouard Margnat, est reprise en 1940, par ses trois fils, rapidement connus dans le milieu du vin comme les « Frères Margnat ». Il crée ses chais portuaires à Marseille, au 5 quai de la Tourette, « sous » la Cathédrale de la Major. Tirant le meilleur parti de la position du port de Marseille « en face » de l’Algérie, et devient un des premiers négociants en vin de son époque. La société acquiert une notoriété croissante jusqu’à être dans les années 1970 parmi les premiers distributeurs français de vin de table. Entre-temps (1967) la société Margnat SA est devenue Société des Vins de France (S.V.F.). Margnat S.A absorbe en 1967 la société S.V.F (ex Sapvin), puis en 1968 la société Grands Vins sélectionnés (marque « Gévéor »).En 1971 la S.V.F. absorbe la société Distribution des Marques Sélectionnées (DMS) et sa filiale, la société Développement des Marchés Locaux (DML), DMS et DML constituant le premier groupe de distribution de vin à Paris (marques « Préfontaines » et « Postillon »). En 1974 les « Frères Margnat » vendent leur participation et se retirent du négoce de vin. La S.V.F. est rachetée par le groupe Pernod Ricard puis par le groupe Castel.
Dubonnet
C’est à Paris, en 1846, à côté de l’opéra Garnier, que Joseph Dubonnet élabore son vin de quinquina. Pour lutter contre le paludisme, il met au point ce médicament au goût amer, qu’il masque avec une décoction d’herbes et d’épices à forte saveur. Les soldats de la Légion étrangère l’utilisent dans un premier temps dans les marécages infestés de moustiques en Afrique du Nord. Puis l’épouse de Joseph sert la première la potion en apéritif auprès de ses amis, et le bouche à oreille assure la popularité du Dubonnet.
Depuis 1976, la marque Dubonnet est la propriété du groupe Pernod Ricard1 qui continue sa commercialisation
Le Tonimalt
Il a été créé en 1934 par Mont Blanc (installée depuis 1922 à Rumilly). Dès le début, cette boisson s’obtenait en broyant des grains de malt, mis ensuite en suspension dans de l’eau avant de procéder au brassage. Le sirop, obtenu après concentration de ce breuvage, était enfin mélangé à du cacao avant d’être séché puis transformé en paillettes. D’abord vendu en pharmacie, point de distribution exclusif jusque dans les années 60, Tonimalt a été intégrée à la gamme des produits Mont Blanc pour faciliter son passage en épicerie. Aux arguments sérieux, quasi médicaux du départ, se sont ajoutés des superlatifs imparables : en 1964, Tonimalt devenait « le suraliment des jeunes » et en 1968, se vantait de « faire des champions ».
Café Maurice
L’ entreprise fut créée par Monsieur MAURICE Marc, à Port au Prince, HAITI dans les Antilles vers l’ an 1875.
Il s’ intéressa aux cultures de café vert puis à la torréfaction de ce produit.
Rentré en France avec sa femme et ses deux fils il s’ installa à Toulon où il ouvrit une petite unité de torréfaction et un magasin de vente de cafés torréfiés, sucre, chocolat…
L’ affaire prit une rapide extension commençant à travailler pour ces produits principalement les paquets de cafés torréfiés dans le Var puis les départements voisins et ouvrit entre 1920 et 1935 un nombre important de dépôts: Vallée du Rhône, Gard, région Lyonnaise puis Franche – Comté, Lorraine…etc
En 1935 l’ établissement industriel devenant trop petit, une usine de plusieurs milliers de mètres carrés vit le jour dans les faubourgs de Toulon.
Dans le bâtiment prirent place d’ importantes machines de torréfaction, de paquetage. De gros camions venaient régulièrement charger des cartons de paquets de Cafés Maurice pour livraison aux différents dépôts.
Le rationnement du café durant la guerre posa naturellement des problèmes d’ approvisionnement.
La paix revenue, petit à petit, les possibilités d’ importer du café vert d’ Afrique puis d’ Amérique du Sud et Centrale permirent de fabriquer des mélanges répondant aux goûts de la clientèle.
D’ autres dépôts furent ouverts: Paris, Bretagne, Centre, Région Toulousaine…etc
La publicité basée au début sur différentes collections firent rapidement accroître les ventes, aidée également par des passages publicitaires à la télévision ainsi que dans les salles de cinéma.
Avec le développement des supermarchés puis des hypermarchés, la marque put trouver sa place grâce à des commandos de jeunes prospectrices.
Vers les années 1970 des changements profonds en matière de technicité furent réalisés dans les domaines de la torréfaction (automatisme totale) du paquetage et de la mise en
place de chaînes pour le café moulu sous vide, de plus en plus demandé par la clientèle.
Le petit-fils de Monsieur MAURICE Marc, Jean – Claude MAURICE, prit la tête de l’ entreprise en 1961 et réalisa toutes les transformations ci-dessus.
Il se retira des affaires en 1985 et vendit la marque ainsi que le matériel à un grand distributeur français.
Pile Wonder
En 1916, Estelle Courtecuisse, antiquaire de la rue Marcadet, crée une petite entreprise de fabrication de piles électriques salines. Elle la baptise Wonder sous l’influence de l’anglomanie créée par la présence des troupes britanniques sur le sol français lors du conflit mondial. L’entreprise connaît une croissance continue jusqu’en 1970 en restant sous le contrôle de la famille Courtecuisse. Le berceau historique de l’entreprise est à Saint-Ouen en Seine-Saint-Denis.
Fournissant l’armée britannique durant la Première Guerre mondiale, puis l’armée française, la société répond à une demande de piles en hausse constante et qui augmente encore avec l’apparition du transistor dans les années 1950. Des usines sont créées à Louviers, Vernon, Lisieux et Pontchâteau.
En 1966, Wonder détient plus de 37 % du marché des piles loin devant deux autres sociétés françaises, Leclanché et Mazda.
Au début des années 1970, la pile alcaline révolutionne le marché et les marques étrangères s’imposent sur le marché français. Wonder ne réussit pas sa reconversion. En 1984, Bernard Tapie rachète l’entreprise qui connaît de graves difficultés. Ce dernier entreprend une restructuration de l’entreprise, ferme des usines ; en quelques mois, 600 salariés sont licenciés, l’action Wonder augmente de 560 %.
Tapie, qui veut retrouver la première place en Europe, rachète la société Saft-Mazda avec l’aide de Francis Bouygues ; il vend le département « piles militaires » à Leclanché. Des efforts en publicité, commandée à Jacques Séguéla, dans laquelle Tapie se met lui-même en scène parodiant le lapin utilisé par la marque Duracell, relancent un peu les ventes. Malgré cela la société Wonder ne se redresse pas.
En 1986, l’usine de Saint-Ouen est fermée. En 1988, Bernard Tapie revend Saft-Mazda-Wonder à l’américain Ralston, qui cherche à implanter en France sa marque Energizer. En 1994, l’activité cesse dans la dernière usine Wonder à Louviers.
Le slogan « Wonder, la pile qui ne s’use que si l’on s’en sert »
Cirage le Cygne Noir
Ces bâtiments, situés en bordure de voie ferrée, avaient été construits en 1921 par les fondateurs de l’entreprise le Cygne Noir, créée en 1902 et spécialisée dans la fabrication de cirage et de produits d’entretien.
C’est Aimé Ducros qui créa la marque (en 1902 donc). À l’époque, ce droguiste de la rue de la République fabriquait du cirage dans de vieilles casseroles, dans son arrière-boutique.
Romans était en train de devenir la capitale de la chaussure de luxe. Le Cygne Noir fut rapidement un succès commercial.
Aimé Ducros embaucha Frédéric Glas pour l’administration et Léon Luce-Catinot, un ingénieur chimiste. Les deux hommes deviendront vite ses associés. Les ventes se développent, le Cygne Noir fabrique aussi des produits d’entretien comme de l’encaustique ou destinés au nettoyage de l’argenterie.
Les clients de l’entreprise sont les chausseurs, évidemment, et les drogueries, nombreuses à l’époque. Le Cygne Noir se vend dans la France entière.
La marque fabrique elle-même ses emballages. Alors en 1921, la société fait construire un nouveau bâtiment, le long de la voie ferrée.
Les produits sont commercialisés jusqu’en Afrique du Nord à travers un important réseau de représentants.
L’industrie romanaise vivait un développement impressionnant. Le paternalisme régnait au Cygne Noir comme dans les autres sociétés de la ville (lire ci-contre). Souvent on y entrait à 15 ou 16 ans pour ne quitter les ateliers qu’à l’âge de la retraite.
Mais les premières difficultés financières du Cygne Noir sont apparues à la fin des années cinquante et l’entreprise qui compta jusqu’à 130 employés, ferma ses portes en 1967. L’incendie de 2002 la fit disparaître une deuxième fois.
Cirage le Lion Noir
La société du cirage Lion Noir fut crée par Gustave Frémont. Ce dernier quittera l’entreprise juste avant sa mort en 1930 pour devenir dépositaire aux Halles de Paris. Il déléguera la direction de la S.A à Fernand George. La maison située à Montrouge , n’hésita pas à faire fabriquer des voitures publicitaires surmontées de lions géants posant leur patte avant droite sur une boîte de cirage. Cirages, encaustique, insecticide, pâte à brillanter, teinture, brillant liquide…. Aujourd’hui, même si la marque a disparu, c’est la société Solitaire qui en est propriétaire. Miror est toujours commercialisé par le groupe Henkel.
Les produits Lion Noir : Diabolic détacheur, Croma, Léor, Lion d’acier, Miror la pâte à raviver l’éclat des cuivres (crée en 1911), Argentil, Radiola, Liona, Myotox, Lion Blanc, Metapol, Radia la pâte à fourneaux et Stella la pâte à métaux.
Forvil
Le Docteur Pierre (de son vrai nom Pierre-Alphonse Mussot) naît en 1801. Il devient docteur de la faculté de médecine de Paris.
Il fonde, à Asnières, en 1837, une entreprise de distillation d’alcool de menthe et de produits d’hygiène, comme des poudres, des lotions et surtout des pâtes dentifrice antiseptiques misent au point par lui-même. L’entreprise s’intitulera « Les dentifrices du docteur Pierre ».
FORVIL, qui a embrassé le XXème siècle, prend ses sources dès 1860 avec sa maison mère « les Dentifrices du Docteur Pierre » : pureté reconnue des produits, communication élaborée et séduisante.
Forvil, c’est la magnificence d’une marque de parfums et de cosmétiques née avec les Années folles, ce moment unique de l’histoire européenne où une débauche artistique, sensuelle et intellectuelle a permis aux objets de luxe de connaître un raffinement et un équilibre inédit.
Forvil assimile les tendances de fond, et sous les Trente Glorieuses, la marque s’adressera aux classes moyennes qui prospèrent se démocratise et offre parfums et produits capillaires avec une communication inventive et omniprésente sur les murs de France et dans les magazines.
Leo Fink, le nouvel homme fort des Dentifrices du Docteur Pierre, crée ex-nihilo la marque Forvil le 15 décembre 1923. Un nom nouveau pour une nouvelle ère, celle de la Belle Epoque. Succès immédiat, Forvil fait mouche. C’est la révolution des Années folles qui amena Forvil, c’est celle de 1968 qui conduira à sa mise en sommeil.
L’entreprise ne saura prendre la Nouvelle Vague que plébiscite la jeunesse et se dissoudra dans le groupe pharmaceutique Bristol Myers Squibb en 1969 puis cédé en 1973 à Natalys . La marque Forvil disparaîtra en 1982.
Et les autres…
Parfums Bourjois
La société Bourjois naît en 1863 sur les Grands Boulevards Parisiens, dans le quartier des théâtres.
Son premier créateur, le comédien Joseph-Albert Ponsin, confectionne des fards et des parfums pour les acteurs et les actrices, qu’il crée dans son propre appartement sous la description de « La fabrique de fards pour théâtre et pour la ville ». En 1868 Ponsin laisse le soin à Alexandre-Napoléon Bourjois de reprendre l’intégralité de l’activité. C’est Monsieur Bourjois qui va donner son essor à l’entreprise et lui apporter une dimension internationale.
Longtemps société sœur de Chanel, Bourjois commercialise parfums, maquillage, cosmétiques et appartient à Coty depuis le 2 avril 2015.
La colle Cléopâtre
Cléopâtre est une entreprise française qui fabrique des colles et des peintures.
L’entreprise a été créée en 1930 par P. Chamson. La production est réalisée dans un appartement 4, rue Chapon à Paris III. Il faut se rappeler qu’à cette époque chacun fabriquait sa colle à partir de farine et d’eau. Acheter de la colle restait un luxe ! Elle est connue depuis cette date pour la fabrication du P’tit pot de colle à l’odeur d’amande, avec sa spatule intégrée dans le couvercle orange. À base d’amidon et d’eau. Il s’agit tout d’abord d’un pot en aluminium sans spatule, fabriqué de manière totalement artisanale à base d’eau et d’amidon de pommes de terre. Mais c’est au cours des années 30 que deux principales innovations sont apportées à la déjà célèbre colle : la petite spatule pour attraper la colle dans le pot, et surtout cette fameuse odeur d’amande.Dans les années 50, l’aluminium laisse sa place au plastique. terminés les petits pots métalliques ! La spatule est quant à elle remplacée par un petit pinceau,
Le petit pot est le symbole olfactif de générations d’écoliers.
Et puis les « surboums » organisées chez un ami où on apportait la musique (« pick-up et vinyles » ), les boissons et qui était aussi l’occasion privilégiée de rencontres amoureuses…
Teppaz
Teppaz fut une entreprise française très célèbre de composants électroniques, d’amplificateurs, de haut-parleurs et d’électrophones, fondée par Marcel Teppaz en 1931. C’est la première marque française à avoir lancé le premier tourne disque électrique 78T en 1941. Puis 14 ans plus tard elle fut encore la première à lancer en France l’électrophone et le tourne disque portatif. Au cours des années 1960, la marque connaît un succès considérable avec ses électrophones portatifs auprès des jeunes adolescents et des yé-yés. En 1971 le bilan est déposé et la société d’exploitation des établissements Teppaz naît. Sept années plus tard c’est la fin définitive.
Présence, le tout premier modèle d’électrophone de la firme, produit de 1955 à 1962. Valise de forme rectangulaire aux angles arrondis avec une poignée de type valise. Platine ECO. Amplificateur à trois lampes. Poids 5,750 kg. Trois vitesses : 33, 45, 78 tours jusqu’en 1958 puis 4 jusqu’en 1962.
Transistor Optalix
Marcel Niel crée le bureau d’études Technique et Décoration (TED) dans les années 1950. L’entreprise fabrique des pièces détachées et des postes récepteurs de radio à monter soi-même, distribués par d’autres. En 1960 l’usine d’Amiens commence son activité avec quatre ateliers de fabrication de circuits et de moulage thermoplastique, travaillant principalement comme sous-traitant.
En 1962, l’entreprise lance son premier récepteur radio de poche à piles de la marque Optalix, le Saint Germain, avec décor doré et cuir sur le plastique moulé. La même année, les ateliers s’agrandissent. La marque connaît un certain succès jusqu’au décès de Marcel Niel en 1979. L’entreprise est à l’origine de modèles de radios à transistor populaires et de réalisation soignée, comme la Turny, la Saint James, ou encore la Paris-Dakar, produits dans l’usine d’Amiens.
Optalix survit jusqu’à son dépôt de bilan en 1982 et sa liquidation en juin 1984.
Radiola
La marque est issue de la Société française radio-électrique (SFR) créée par Émile Girardeau en 1910. Elle profita de la promotion réalisée par la station de radio du même nom entre 1922 et 1924.
En 1929 la Radiotechnique (elle-même créée en 1919 à Lyon avec comme première activité la fabrication de tubes d’émission et de réception pour la TSF) reprend les activités de construction de récepteurs radio « Radiola », que lui apporte la SFR.
En 1931, La Radiotechnique passe un accord avec Philips pour fabriquer les récepteurs radio et des lampes vendus en France sous la marque Philips, et qui étaient jusqu’ici importés. Puis en 1947, la Compagnie générale de la télégraphie sans fil cède La Radiotechnique à Philips.
Longtemps marque de forte renommée en France, Radiola fut une marque de produits bruns (téléviseurs, radios…) tout comme de produits blancs (électroménager). Toutefois, la marque Radiola devint progressivement une sous-marque du groupe Philips, avant de disparaître en 2002.
Les « Vinyles »
Sans oublier les lessives et autres détergents , savons, autos et autres marques de machines ménagères
Et je terminerai avec les biscuits à messages qu’on a, je pense, tous connus dans notre enfance.
Sources :
- « www.deja-hier.com » [archive]
- http://amieux.com/
- http://www.prodimarques.com/sagas_marques/menier/menier.php
- www . wikipédia.org